Portrait

Jean-Jacques Aubert, professeur universitaire

Jean-Jacques Aubert, professeur ordinaire de philologie classique et d'histoire ancienne à l’Université de Neuchâtel, né en 1958, père de trois filles adultes, engagé en politique communale et cantonale de 2008 à 2021 (Les Verts/NE), ancien doyen et ancien vice-recteur, président de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (2016-2022), musicien (trompette, tuba, violon alto) et marcheur.

(juin 2021)

 

Quelles disciplines avez-vous étudiées et dans quelle université ?

Grec ancien, latin, français médiéval, droit romain (Université de Neuchâtel) ; histoire ancienne et droit romain (Columbia University in the City of New York).

Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux sciences de l’Antiquité ? Avez-vous vécu une expérience clé qui a été déterminante pour le choix de vos études ?

Dès l’école secondaire ; mon grand-père pasteur m’a fait lire Cicéron, Sénèque, Xénophon, Eschyle et l’Évangile de Matthieu le mercredi après-midi de 14h00 à 18h00, et répéter mes déclinaisons et conjugaisons lors de nos promenades en forêt

Aviez-vous avant vos études un profil professionnel précis en tête, avez-vous eu des modèles ? 

Je viens d’une famille de professeurs d’université (théologie, droit) et je voulais devenir enseignant.

Comment avez-vous vécu vos études, qu’est-ce qui vous a particulièrement plu ou fait plaisir et qu’est-ce qui vous a au contraire causé des difficultés ?

Fascination pour les branches littéraires au gymnase, beaucoup de lectures à l’université, et le grand bonheur en Graduate School aux États-Unis.

Pour quelles raisons conseilleriez-vous à un·e gymnasien·ne de choisir des études dans le domaine des sciences de l’Antiquité ?

Diversité des méthodes, des approches, des disciplines, et des sujets ; exposition aux langues anciennes et modernes ; universalité du domaine ; compétences transversales acquises à la clé (lecture, interprétation, rédaction, expression orale, techniques d’investigation, etc.).

Pourriez-vous nous raconter brièvement votre cheminement professionnel après vos études ?

Études doctorales aux États-Unis, puis séjour post-doctoral dans diverses universités américaines, séjour à l’Institut suisse de Rome, enseignement dans diverses universités suisses comme chargé d’enseignement, professeur titulaire à l’École d’Ingénieurs de Bienne (HES), nomination comme professeur ordinaire à l’Université de Neuchâtel et, concurremment, à l’Université de Zurich.

Pourriez-vous nous décrire brièvement votre activité professionnelle actuelle, en mentionnant les aspects que vous appréciez en particulier et ceux qui vous plaisent moins ?

J’aime particulièrement l’enseignement au niveau BA et MA, y compris les voyages d’étude ; je participe volontiers aux formations doctorales, colloques scientifiques et conférences pour grand public. Je fais beaucoup d’expertises en Suisse et à l’étranger, dans les lycées et les universités. J’apprécie particulièrement les examens oraux et soutenances de thèses et mémoires, et beaucoup moins la correction des examens écrits.

Qu’est-ce que vos études vous ont apporté d’utile pour votre activité actuelle ?

La fréquentation d’une Graduate School avant et pendant mon doctorat m’a conféré une certaine polyvalence sur le plan scientifique, une bonne maîtrise de l’anglais, et un réseau mondial, occasion de beaucoup voyager professionnellement et d’alimenter ma recherche scientifique.

Quelles sont les connaissances et les capacités qui sont essentielles pour votre vie professionnelle actuelle et que vous avez acquises en dehors du contexte de vos études ?

Capacités rédactionnelles, connaissance des langues modernes (anglais, allemand, italien), lucidité et vigilance politique, sociabilité.

Rétrospectivement, quelles conditions vous semblent importantes pour faire des études dans le domaine des sciences de l’Antiquité ? Et quels résultats ou quelles réalisations se sont révélé(e)s pertinent(e)s pour vous après les études ?

Motivation, persévérance, humilité, souplesse et un brin d’opportunisme.

Avez-vous eu de la facilité à trouver un emploi après vos études ?

Oui, dans l’enseignement et la recherche universitaire, mais beaucoup de refus au niveau gymnasial. Plusieurs de mes anciens étudiants ont abouti dans des postes prestigieux (direction d’institutions, cadre de l’administration, etc.).

Jean-Jacques Aubert, photo

Jean-Jacques Aubert, professeur ordinaire de philologie classique et d'histoire ancienne à l’Université de Neuchâtel et président de l'Académie suisse des sciences humaines et sociales ASSH